9 Novembre 2023

Mission

Objectifs

NESS a pour but d’expérimenter et de valider en orbite de nouvelles technologies de mesures destinées à la détection et à la localisation des émetteurs interférents depuis l’orbite basse. Les gammes de fréquences des émetteurs qu’il cherche à détecter sont celles des bandes des systèmes GNSS, comme GALILEO, et celles des fréquences utilisées par les antennes de télémesure et télécommande spatiales dont le CNES est affectataire. Le segment spatial est composé d’une plateforme de nanosatellite de très petite taille embarquant la charge utile comprenant l’instrument SPECTROLITE, elle-même miniaturisée, capable d’enregistrer et d’analyser les signaux détectés. De plus, le magnétomètre miniaturisé mesurera le champ magnétique terrestre et intégrera la chaine fonctionnelle du SCAO (Système de Contrôle d’Attitude et d’Orbite) de cette nouvelle plate-forme. Le satellite NESS évoluera sur une orbite à 564 km d’altitude.


Tests vide thermique du nanosatellite NESS au bâtiment Laplace - Crédits : CNES / DE PRADA Thierry, 2022.

 

Le projet de démonstrateur en orbite, décidé fin 2019, permet de fusionner plusieurs ambitions.

La volonté de pousser ces nouvelles technologies vers l’orbite et d’en démontrer leur bon fonctionnement en environnement spatial, a rencontré celle de favoriser l’émergence d’une capacité industrielle de production de nanosatellites (de 1 à 50 kg).

Un défi supplémentaire a consisté à mettre en place les solutions techniques pour produire le système complet en un temps très court tout en maîtrisant le budget. 

  

Tests du nanosatellite NESS au bâtiment BIOT - Crédits : CNES / DE PRADA Thierry, 2022. 
 

     

L’émergence de nouveaux industriels

Dans le cadre du projet NESS, le CNES affiche une nouvelle fois son rôle essentiel de soutien et de développement de l’industrie spatiale française, ou plutôt ici du secteur des start-up ou des petites entreprises. Créée peu avant le lancement du satellite étudiant Eye-Sat en décembre 2019, la société U-Space, en charge du développement du nanosatellite NESS, bénéficie du savoir-faire accumulé sur ce projet par trois étudiants ayant largement contribué au succès d’Eye-Sat, dans le cadre de la Nanolab Academy.

Le CNES a attribué en novembre 2019 le contrat de développement du démonstrateur NESS avec l’objectif technique déjà décrit précédemment en endossant son rôle d’accompagnateur de cet industriel émergent et en ciblant les sujets sur lesquels l’expertise du CNES était nécessaire. L’intervention du CNES va donc de l’expertise ponctuelle à un accompagnement plus large de la start-up dans un dispositif de co-ingénierie.

La société U-Space a gagné de nouveaux marchés, notamment la participation subventionnée par le plan de relance au projet SYNCHROCUBE, une solution complémentaire au système GNSS afin d’assurer des fonctions de synchronisation du temps au sol lorsque les signaux GNSS ne sont pas exploitables.  Elle a également réalisé avec succès une levée de fonds pour permettre son développement.

La charge utile

Il en est de même pour la charge utile embarquée sur NESS. Le CNES favorise la compétitivité dans le secteur des charges utiles miniaturisées à base de technologies radio logicielles SDR. Ici il s’agit d’un partenariat de recherche et développement entre Syrlinks et le CNES. SPECTROLITE est un exemple précurseur de charge utile performante de détection et localisation d’émetteurs, dont la mise en orbite portée par des nanosatellites, permet d’envisager le développement, avec des budgets très raisonnables, de petites constellations opérationnelles. Ces constellations pourraient, dans le futur, rendre des services opérationnels dans le contexte de la lutte contre les émissions interférentes.

Les antennes de communication pour acheminer la télémétrie au centre de contrôle et de mission, de même que l’antenne GNSS ont été fournies par la société Anywaves. Cette société a été créée avec l’objectif de valoriser un brevet de fabrication d’antenne par impression céramique 3D, mis au point par son fondateur au sein du service antennes du CNES. Plus de 90 antennes ont déjà été vendues par cette startup toulousaine dont celles de NESS.

A travers le projet NESS, le CNES accompagne les industriels impliqués et leur permet de créer de la valeur ajoutée et d’accroître leur compétitivité, notamment à l’export, en vue de futures missions de démonstration technologique ou opérationnelles.

  

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